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mercredi, 12 décembre 2018

Jour du dépassement - La Terre

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Jour du dépassement : on a dépassé les bornes Aurélien Boutaud et Natacha Gondran           31 juillet 2018 http://www.slate.fr/story/165293/terre-va-sarreter-tourner-apres-1er-aout-jour-depassement-limites-ecologiques-planetaires

L’humanité consomme chaque année davantage de services issus de la biosphère que celle-ci est capable d’en régénérer. Ce 1er août, l’humanité aura consommé l’équivalent de ce que la biocapacité mondiale est capable de fournir en un an. 

C’est devenu un rituel estival. Un peu comme la Fête de la musique ou le Tour de France. Chaque été, au mois d’août, alors que les Français et Françaises n’aspirent qu’à profiter de leurs vacances, une information dramatique se met à circuler dans les médias: le «Jour du dépassement écologique» est arrivé!  À partir de cette date fatidique, et jusqu’à la fin de l’année, l’humanité va donc vivre à crédit de la nature. On imagine aisément le vacancier ou la vacancière, sur la plage ou au camping, apprenant par la magie des ondes la nouvelle de cet effondrement annoncé.

La Terre va-t-elle cesser de tourner après le 1er août? Eh bien… non. Pas de panique (enfin, pas tout de suite). Cette année encore, la Terre continuera de tourner après le Jour du dépassement. En attendant, essayons de comprendre comment est calculée cette date et quel crédit scientifique il convient de lui accorder.

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L’empreinte écologique, c’est sérieux ?

Le Jour du dépassement écologique s’appuie sur les résultats de "l’empreinte écologique", un indicateur inventé au début des années 1990 par deux chercheurs de l’Université de Vancouver. Mathis Wackernagel et William Rees cherchaient à élaborer un outil synthétique permettant de mesurer le poids de l’activité humaine sur la biosphère. Ils eurent alors l’idée d’estimer les surfaces de terre et de mer qu’il conviendrait de mobiliser pour répondre aux besoins de l’humanité. Plus précisément, l’empreinte écologique mesure deux choses: d’un côté, les surfaces biologiquement productives dont il faut disposer pour produire certaines ressources renouvelables (alimentation, fibres textiles et autre biomasse); de l’autre, les surfaces dont il faudrait disposer pour séquestrer dans la biosphère certains polluants.

Au tournant des années 2000, le concept a rencontré un tel succès qu’une multitude de travaux ont été publiés, participant à rendre le calcul de l’empreinte écologique de plus en plus solide et détaillé.

Aujourd’hui, en s’appuyant sur des centaines de données statistiques, l’ONG Global Footprint Network estime l’empreinte écologique de l’humanité à environ 2,7 hectares par habitant. Cette moyenne mondiale cache toutefois d’énormes disparités: tandis que l’empreinte écologique d’un États-Unien dépasse les 8 hectares, celle d’un Afghan est inférieure à 1 hectare.

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Le Jour du dépassement a donc le mérite d’attirer l’attention du grand public sur une réalité incontournable: nous outrepassons plusieurs limites écologiques planétaires. Un constat dont l’humanité devrait plus sérieusement se préoccuper, faute de quoi la Terre pourrait bien un jour non pas cesser de tourner… mais continuer sans nous.

Aurélien Boutaud et Natacha Gondran ont coécrit L’empreinte écologique (éditions La Découverte, 2018)

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